La Seine aurait dû s’appeler Yonne
Selon les règles de l’hydrographie, la science qui étudie les cours d’eau, lorsqu’il y a une confluence, c’est-à-dire deux cours d’eau qui se rejoignent, c’est le cours d’eau qui a le débit le plus important qui « impose » son nom à l’autre et qui devient son affluent.
Mais alors pourquoi la Seine a-t-elle détrônée l’Yonne ? « Le choix de privilégier le nom ‘Seine’ est très ancien, souligne Cédric Fisson. Il semblerait lié à la source de la Seine qui avait été divinisée, avec la déesse Sequana. Ce qui pourrait expliquer que ce soit le nom ‘Seine’ qui ait perduré. »
Des blogueurs passionnés par cette question évoque aussi d’autres raisons : « La Seine étant plus facile d’accès depuis la Saône que l’Yonne, les anciens ont baptisé Sequana, un axe commercial de Châtillon-sur-Seine à Paris ».
Si les origines du choix du nom de la Seine au profit de l’Yonne ne sont pas encore totalement éclaircies, les Seinomarins n’ont pas à s’inquiéter, il est désormais beaucoup trop tard pour rebaptiser la Seine-Maritime, l’Yonne-Maritime !
L’Yonne est classée navigable sur 108 km depuis Auxerre jusqu’à Montereau. Ses 26 écluses sont au gabarit minimum de 93 m sur 8,30 m.
1 800 000 tonnes de marchandises sont transportées annuellement sur l’Yonne. Cela représentait, en 2005, 134 millions de tonnes-kilomètres. En 2006, les travaux d’élargissement à 10,50 mètres de l’écluse de Port-Renard à Courlon ont été menés à bien et inaugurés. Désormais des convois de 1 000 tonnes (contre 400 à 450 tonnes auparavant) peuvent naviguer sur l’Yonne depuis la Seine jusqu’à l’aval de Migennes (début du canal de Bourgogne). Ces convois transportent surtout des céréales, du bois et des produits des carrières. Avec l’ouverture du canal Seine-Nord-Europe (suspendue en 2018), le trafic pourra s’étendre vers le Nord-Pas-de-Calais et l’Europe du Nord. La capacité de transport de l’Yonne est encore sous-utilisée et pourrait facilement doubler.
Il existe trois ports de plaisance sur l’Yonne : Joigny, Villeneuve-sur-Yonne et Auxerre. Avec Migennes, Saint-Florentin et Brienon-sur-Armançon, situés non loin de la rivière sur les canaux adjacents, ces six ports de plaisance constituent le réseau départemental. Ces ports sont des endroits où les bateaux peuvent résider toute l’année. On y trouve du personnel portuaire et des professionnels du nautisme.
On constate une présence nettement plus importante de plaisanciers sur la partie méridionale de la rivière ainsi que sur son prolongement sud, le canal du Nivernais. Selon les années, entre 45 et 60 % des plaisanciers sont Français. Ils proviennent surtout d’Île-de-France et de la région Rhône-Alpes. Parmi les étrangers, ce sont les Allemands qui sont les plus nombreux, mais on note une présence importante d’Italiens et de Belges.
Douze haltes nautiques ont été établies sur l’Yonne. Il s’agit d’équipements légers offrant un service minimum. Ils permettent un arrêt de courte durée afin de se ravitailler dans une localité ou passer quelques heures sur la terre ferme (spectacle, restaurant, visite touristique, etc.).
Elle est reliée à la Saône par le canal de Bourgogne qui débute à Migennes, et à la Loire par le canal du Nivernais dont le point de départ est Auxerre.
L’Yonne est une rivière de la moitié nord de la France. Elle coule principalement à l’ouest de la région Bourgogne-Franche-Comté. Elle est le principal affluent gauche de la Seine. Elle a donné son nom au département de l’Yonne.
Par sa direction et son débit, l’Yonne a joué un grand rôle dans le développement et l’approvisionnement de Paris, depuis le Moyen Âge jusqu’à l’époque des chemins de fer, notamment pour le flottage du bois de chauffage depuis le Morvan et la descente des vins de Basse-Bourgogne.
Le nom de l’Yonne est issu du celtique Icauna3, qui a donné leur nom aux habitants du département du même nom, les Icaunais.
L’Yonne prend sa source dans une tourbière sur le Mont Préneley à 738 mètres d’altitude, au cœur de la forêt de La Gravelle dans le massif du Morvan. Elle se situe sur le territoire de la commune de Glux-en-Glenne4, au sud-est de Château-Chinon.
La pente moyenne de l’Yonne est de 2,38 pour mille. Son bassin-versant est estimé à 10 836 km21. L’Yonne apporte à la Seine une moyenne de 93 m3/s
Plusieurs retenues ont une incidence sur l’Yonne :
la retenue de Pannecière (sur l’Yonne), la plus importante, avec une capacité de 82 500 000 m3 ;
la retenue des Settons (sur la Cure) ;
la retenue de Chaumeçon (sur le Chalaux) ;
la retenue de Crescent (à la confluence de la Cure et du Chalaux).
Par sa longueur de 292,3 km1, l’Yonne est la 16e rivière de France et représente le principal affluent rive gauche de la Seine.
Elle se jette dans la Seine à Montereau-Fault-Yonne, dans le département de Seine-et-Marne.
Par son débit nettement supérieur à celui de la Seine à Montereau, c’est l’Yonne qui est le véritable cours d’eau principal du Bassin parisien.
Le débit de l’Yonne a été observé sur une période de 51 ans (1958–2008), à Courlon-sur-Yonne, localité du département de l’Yonne, située à peu de distance de son confluent avec la Seine à Montereau-Fault-Yonne2.
Le module de la rivière à cet endroit est de 92,7 m3/s pour une surface de bassin de 10 700 km2.
L’Yonne présente des fluctuations saisonnières de débit assez importantes, avec des crues d’hiver portant le débit mensuel moyen à un niveau situé entre 125 et 172 m3/s, de décembre à mars inclus (maximum en février), et des basses eaux d’été de juillet à septembre, avec une baisse du débit moyen mensuel allant jusqu’au niveau de 41,1 m3/s au mois d’août, ce qui reste assez élevé.
D’autre part, les crues sont connues pour être fort importantes. En effet, le débit instantané maximal enregistré a été de 750 m3/s le 1er janvier 1982, tandis que la valeur journalière maximale a été de 726 m3/s le 12 janvier de la même année. Le QIX 10 est de 710 m3/s, tandis que le QIX 20 vaut 820 et le QIX 50 en vaut 960. Quant aux QIX 2 et QIX 5, ils valent quant à eux respectivement 430 et 600 m3/s.
À titre de comparaison, rappelons que le QIX 10 de la Marne aux portes de Paris vaut 510 m3/s, tandis que son QIX 50 est de 650 m3/s. Cela montre bien qu’en période de crue, l’influence du débit de l’Yonne sera bien plus importante que celle de la Marne sur le débit de la Seine.